André Fernandez
J' ai un vélo dans la tête, c'est pour ça que j'ai l'air bête.
Je m'en vais, je roule avec jusqu'au ciel.
Quand la vie me prends la tête, je chevauche ma cyclette,
Je vais barbouiller de miel le soleil.
C'est un vélo allumette qui s'embrase quand je pète
Les plombs rouges de mon c{oe}ur.
Des éléphants de métal à décollage vertical,
Volent en ligne, suivis de girafes parapluie.
Je les suis à vélo. ça m'amuse même s'il est tard.
Ils m'emmènent avec eux au pays merveilleux.
Sur mon vélo dans ma tête, je m'invente des conquêtes,
Je deviens chevalier, jardinier tout chromé.
De mon arrosoir c'est chouette je vois sortir des rainettes,
Belles de jour pour grignoter.
Je fais griller des cahuettes que je mange avec des bêtes bleues
Et leurs cris me fait pleurer les yeux.
Des bébêtes tactiles au goût de melazil
Me grimpent dans le nez comme pour me chatouiller.
Elles courent sur ma cervelle, elles jouent les sauterelles
Elles font des galeries je suis devenu leur nid.
J'ai des horreurs dans la tête qui m'embêtent à bicyclette
Et quand je les double je vois pousser les morts.
Dans ma tête y'a des machettes qui découpent les bébêtes,
Les grosses ; celles qui marchent debout.
Leur jus rouge coule a perte, les éléphants font trempette,
Rouges trombes de leurs trompe fuient.
Ça piétine et ça empeste, ça dégouline sur la moquette bleue
de tes yeux.... creux.
D'une humeur cannibale, je m'élance sur le canal.
Je vais chasser la truie pour lui faire bouffer ses petits.
Je frais des semis dans leur groin c'est joli.
Arrosés de pipi pour faire pousser les cris.
Viens sur mon vélocyclette, viens aiguiser ta hachette !
Rions fort jusqu'à plus voir nos yeux.
Oui on dit que j'ai l'air bête ; c'est a cause des bébêtes
Qui sur mon cortex mou.... crient.... |